Elle est froide mais électrique

Shin avait fait un tour assez rapide des environs, il n’avait pas trop regardé les environs, il aurait tout le temps pour ça. Le temps, maintenant il n’en manquait plu, il pouvait faire tout ce qu’il voulait. Et ce qu’il voulait actuellement ? S’entrainer, ne pas perdre la maitrise des arts martiaux qu’il avait obtenus de son maitre. Et pour ça il lui fallait une arme, un katana de préférence. Et comme il n’y avait qu’un magasin d’ouvert il fonça dessus. Claquant la porte comme pas deux, il rentra ainsi dans un vacarme à réveiller les morts.

Il avança lentement dans le magasin en l'observant avec un certain intérêt. L’endroit était sombre, peu éclairé, et les étagères avec les cloches de verres donnaient l’impression que ce magasin avait été construit il y a très très longtemps, comme si il était bloqué dans une bulle spatio-temporelle. Sur les étagères, il y avait un panneau interdisant de toucher aux cloches de verres.  *Bah pourquoi faire ? Les cloches vont pas nous mangés non plu.* C'était la première fois qu'il voyait une telle boutique, autant elle l'intriguait, autant il ne l'a trouvait pas très accueillante. * Un peu de lumière ça lui ferait du bien à cette boutique. J'espère que ce n'est pas une vendeuse genre une vielle sorcière tout ridée et voutée, j'imagine bien une vieille avec le nez crochu et une grosse verrue dessus comme c'est pas permis. * Il redoutais d'avoir raison, même si l'image qu'il avait de la potentielle vendeuse l'amusait, si il l'avait en face il ne rigolerait surement pas, peut être même qu'il se barrerait en courant. Bon après s'il avait faux et que c'est en fait une jolie jeune vendeuse il resterai volontiers, mais c'est peu probable vu l'apparence assez vieillot du magasin. Il se décida quand même à posé la question habituelle lorsqu'on rentre dans un endroit pareil.

-Eh oh ! Y a quelqu’un ?

Il tendit l'oreille pour entendre une éventuelle réponse, la voix déterminerait aussi bien le sexe que la tranche d'age, enfin pour Shin la tranche d'âge se divise entre jeune et vieux donc c'est pas très précis, mais il espérait vraiment entendre une jeune voix douce. Puis en attendant et en continuant d'observer l'endroit dans lequel il se trouvait, le jeune homme vît la grande porte en métal, il crût entendre des bruits venant de derrière cette porte et ne sais pas pourquoi il n’arrivait pas à en détourner le regard…


HS:

Spoiler:

Alice pesta, ses chaines jaillissant de son corps pour harponner la hache récalcitrante qui venait de manquer de la couper en deux. L'arme magique, peu encline à lui obéir, tirait comme une forcenée sur les maillons vivants, qui heureusement tenaient bon.

La jeune femme soupira, époussetant sa redingote bleu nuit qui avait pris la poussière quand elle avait dû plonger au sol pour éviter le tranchant mortel de la hache. Il valait mieux ça plutôt que de se retrouver bêtement raccourcie. Ses talons claquant sur l'acier du sol -la pièce entière était couverte d'acier trempé, pour éviter les éventuels dommages lorsqu'elle "dressait" une arme vivante-, elle considéra son opposante avec agacement.

Elle n'avait guère envie de la détruire, mais un peu de discipline s'imposait. Elle ne pouvait pas la laisser dans un état "sauvage" si elle voulait pouvoir la vendre sans que la hache ne coupe son possesseur en deux à la moindre contrariété.

-Toi et moi, on ne va pas s'entendre, ma grande, marmonna-t-elle entre ses dents.

Relâchant sa prise, l'Esprit de la Vie s'écarta juste à temps de la trajectoire de l'arme, le tranchant acéré de celle-ci heurtant le mur d'acier avec un bruit abominable. Alice en profita pour saisir le manche épais de la hache, faisant fi du poids de cette dernière, bandant ses muscles pour le rodéo final.

Grand bien lui en prit.

L'arme magique se mit à ruer comme un cheval fou, essayant de l'assommer ou de l'écraser contre un mur. Sans ployer, la brune finit par immobiliser la grande double lame dans l'angle de la pièce...et eut une très mauvaise surprise lorsque ses doigts commencèrent à virer au gris. La hache usait de son pouvoir pour la changer en statue!

-Par les cornes du Malin, tu es insupportable!, grinça-t-elle.

Fort heureusement, sa fonction d'Esprit de la Vie contrait tout ce qui contrariait ses fonctions vitales, et ses doigts reprirent un aspect normal assez rapidement. La jeune femme sentit que l'arme faiblissait. Après de tels efforts pour tenter de supprimer celle qui voulait la dresser, la hache n'avait plus la force de lui résister.

Satisfaite, la brune souleva l'objet et alla la ranger à l'emplacement qu'elle avait prévu, refermant les lourds anneaux d'acier autour de l'arme magique pour l'empêcher de faire des siennes à nouveau. Toutes les armes contenues dans cette pièce étaient attachées de la sorte, car un accident était vite arrivé...et Alice n'avait pas besoin de patients dans son infirmerie.

Elle s'essuya le front: c'est qu'elle lui en avait fait baver, cette saleté! Avec tout ça, elle espérait qu'elle ne lui tiendrait plus tête...

C'est alors qu'un son étranger lui parvint, hors de la pièce. Mince, elle avait un client! Avec tout ce vacarme, elle n'avait rien entendu.

-Eh oh ! Y a quelqu’un ?

-J'arrive!, cria-t-elle pour se faire entendre, l'épais battant de la porte en acier ne facilitant pas la communication.

L'Esprit de la Vie secoua ses cheveux et les noua sommairement en un épais catogan, épousseta ses habits et sortit de la pièce, refermant soigneusement l'énorme porte en repoussant les barres d'acier trempé et en verrouillant l'énorme cadenas.

Elle se retourna...et eut la surprise de se retrouver face à Shin. Elle le détailla un instant, puis sourit:

-Bonjour. Que puis-je pour toi?

-J’arrive !

Ce fut les mots qui sortirent Shin de ses pensées, ces mots provenant de la porte blindée, il continua quand même à la fixée. Mais il fût rassuré de cette voix qui ne semblait pas confirmé l’hypothèse de Shin. * Une voix aussi douce, ce n’est pas une vieille qui aurait une voix comme celle-là, c’est une jeune femme, et j’espère qu’elle est aussi belle que sa voix l’est. *

Il attendit quelques secondes avant de voir la porte s’ouvrir et une jeune femme en sortir, celle-ci verrouilla ladite porte en y plaçant devant des barres qui semblaient être du même matériau et aussi un énorme cadenas par-dessus. * Elle n’en fait pas un peu trop là. On ne va pas la volé vu la porte qu’il y a. *

Puis la jeune femme se retourna et Shin reconnu Alice, il fut soulagé de voir que c’était une belle jeune femme mais aussi que c’était quelqu’un qu’il avait déjà vu, cependant il fut aussi très surpris et ses yeux s’écarquillèrent en grand et il entre-ouvrit légèrement la bouche.

-Bonjour. Que puis-je pour toi ?

Sa voix était encore plus belle en face que derrière la porte blindée, et Shin ce perdit assez vite dans ses yeux gris complétant avec le beau visage que la brune possède. Il se ressaisit quand même assez vite et lui répondit.

-Alice ! C’est toi qui tiens cet endroit ? T’es une vendeuse en plus d’une infirmière et de la Vie ? T’es multi tâche !

Et oui encore une fois Shin dis ce qu’il pense, et c’est presque jamais sérieux. Bon malgré tout il était content de revoir Alice et s’était mis à sourire une fois sa phrase finit. Il eut enfin un moment de réflexion à peu près poussée en regardant encore cet endroit.

-Mais au fait c’est quoi comme magasin ça ?

Encore et toujours, Shin est à peu près intelligent, il est juste…. lent, très lent. Il n’avait pas regardé en arrivant s’il y avait une quelconque affiche, un panneau ou quelque chose qui lui aurait indiqué dans quel magasin il se trouve, et ça ce n’est vraiment pas pratique pour ce qu’il cherche. Un jour peut être arrivera-t-il à réfléchir assez vite et peut être qu’il pensera enfin avant d’agir, quoique ce n’est pas prêt d’arriver…

Alice considéra Shin en haussant légèrement un sourcil en voyant qu'il ne lui répondait pas.

Puis elle comprit, et ferma brièvement les yeux avant de les rouvrir. Ses pupilles couleur d'orage avaient souvent tendance à aimanter ceux qui les regardaient trop longtemps, et elle savait que ce genre d'attraction n'était pas très bonne pour les esprits purement humains.

-Alice ! C’est toi qui tiens cet endroit ? T’es une vendeuse en plus d’une infirmière et de la Vie ? T’es multi tâche !

La jeune femme rit franchement à l'humour juvénile de l'"esprit indomptable", qu'elle trouvait plutôt plaisant -elle ne rencontrait pas souvent des humains avec un humour qui ne soit pas malsain ou graveleux-:

-Il faut bien, si on ne veut pas s'ennuyer. Même si ma fonction principale est celle qui me prend le plus de temps.

Elle eut un nouveau sourire, songeant que, fort heureusement et contrairement à ce que croyaient les humains, un bébé ne naissait pas toutes les deux secondes sur Terre. C'aurait été le bazar! Non, les naissances étaient plus espacées que cela. Bien que la période où elle ait le plus de travail soit la pleine lune: les âmes passaient plus facilement avec une grande lumière pour se repérer.

L'Esprit de la Vie sauta par-dessus le comptoir d'un mouvement fluide -elle avait toujours la flemme d'utiliser la partie amovible de celui-ci, passer au dessus était plus rapide- et jeta un regard circulaire vers les étagères chargées de cloches de verre qui comprimaient ses sorts pour qu'il ne s'échappent pas. Tout était en ordre, bien que la boutique paraisse antédiluvienne -sans compter la poussière.

-Mais au fait c’est quoi comme magasin ça ?

La brune sourit à demi, légèrement amusée par le manque de réflexion du jeune homme, qui le faisait passer pour bien plus jeune qu'il n'était réellement. Elle répondit cependant:

-C'est une boutique de sorts et d'armes magiques.

C'était un peu réducteur, mais elle n'allait pas faire fuir un potentiel client en lui dévoilant que lesdites armes avaient un sale caractère et la mauvaise habitude de tenter d'agresser leur possesseur si celui-ci ne leur convenait pas. Elle lui dirait en temps voulu, s'il en voulait une.

-Tu cherches quelque chose en particulier?, demanda finalement Alice.

-Il faut bien, si on ne veut pas s'ennuyer. Même si ma fonction principale est celle qui me prend le plus de temps.

Après avoir rigolé à la réflexion de Shin, c'est avec ces mots que l'esprit de la Vie lui répondit. Il sourit à cette réponse pendant que la jeune vendeuse en face se rapprocha de lui en passant par dessus le comptoir qui les séparaient. Elle répondit aussi à sa réponse en lui expliquant que l'endroit où ils se trouvaient était un magasin de sorts et d'armes magiques. Shin écarquilla en grand les yeux.

-Alors ça veut dire que je peut être moi aussi un magicien comme toi ? Mortel !

Eh oui encore une fois Shin ressemble à un gosse avec sa façon de parler, bon on ne peut pas lui en vouloir il est comme ça et ne changera surement jamais.  Il observa les cloches de verres d'où des lumières sortaient. * Alors c'est ça les sorts ? Des lumières dans des cloches de verres ? Ou alors là c'est une version primaire et c'est une fois sorti de la cloche que leur faculté est activée. Enfin bon ce n'est pas important pour l'instant je ne viens pas pour un sort là. *


-Tu cherches quelque chose en particulier?

Elle doit lire dans les pensées elle, en effet Shin venait juste de se rappeler pourquoi il était venu, après s'être perdu dans les yeux de l'esprit de la Vie il s'était perdu en regardant les cloches. Faut pas être pressé avec Shin, ça doit être désespérant parfois de lui parler. Enfin bon Shin répondit assez vite à la demande d'Alice.

-Ah oui c'est vrai. Je cherche une arme, un katana plus précisément. J'ai besoin de m'entrainer. En plus c'est bien si tes armes sont magiques, ça me permettra d'apprendre la magie. Un jour peut être que j'arriverai à faire apparaitre des livres comme toi.

Shin ressemblait vraiment à un enfant qui s’émerveille sur tout, s'il agissait plus en adulte peut être qu'il ferait plus son âge qu'actuellement. Mais c'est tellement ennuyeux d'être sérieux. Le vieux l'était tout le temps, et Shin n’appréciait pas ça. Peut être est-ce pour ça qu'il est aussi peu sérieux.

L'enthousiasme enfantin de Shin fit sourire Alice. Bien qu'il prenne les choses à la légère, elle espérait qu'il serait raisonnable et qu'il ne tenterait pas l'impossible.

La magie n'était pas à prendre à la légère, même celle qui consistait à téléporter des objets -ce dont la jeune femme se servait pour consulter ses livres sans devoir se rendre dans sa bibliothèque personnelle à chaque fois, faculté bien utile qui ne fonctionnait que parce qu'elle était "liée" à ces livres. Car chacune des âmes qu'elle attribuait était liée à un livre, où sa vie, son destin plutôt, était consigné jusqu'à la mort.

La brune observa pensivement le garçon. Serait-il capable de résister à une arme consciente, ou même de lui plaire assez pour qu'elle ne décide pas de le supprimer? C'était toujours la même peur qui l'étreignait quand elle confiait l'une de ses armes magiques à l'un des habitants de leur monde. Certes, c'était là l'un de ses métiers, mais l'inquiétude qu'elle ressentait était comparable à celle d'une mère.

Elle aimait chacune des âmes qu'elle attribuait, bien que bon nombre d'entre elles la décevait profondément. L'Esprit de la Vie ne pouvait haïr complètement une âme, car ces dernières étaient un peu comme ses enfants...juste un peu...

La brune ébouriffa gentiment les cheveux de Shin:

-Faire apparaitre des livres? (Elle rit doucement) Ce n'est pas si impressionnant que cela, je ne pense pas que tu en aurais beaucoup l'utilité.

L'Ombre consulta la liste des armes qu'elle gardait dans la pièce blindée. Elle en avait peu, mais celle dont elle se souvenait particulièrement était plutôt la hache qui avait tenté de la tailler en pièces et de la statufier quelques minutes plus tôt... Mordillant machinalement une mèche qui lui tombait devant le visage, elle s'arrêta finalement sur le nom qu'elle cherchait.

-J'ai ça, annonça-t-elle en relevant ses yeux gris d'orage. Un sabre, qui possède l'attribut de la foudre.

Elle se souvenait de celui-là...elle avait été le chercher dans un trésor ayant appartenu à la famille impériale japonaise d'elle-ne-savait-plus-quelle-dynastie... L'objet avait manqué de foudroyer le bâtiment entier, heureusement qu'elle s'était dématérialisée à temps dans le monde des morts. Une arme aussi dangereuse chez les humains aurait immanquablement fait des dégâts, c'est pourquoi elle traquait ces objets doués de conscience et les emmenait ici.

Le sabre, une fois éduqué, s'était toutefois montré respectueux et n'avait plus jamais tenté de l'agresser. La jeune femme espérait que cela suffirait pour qu'il ne s'en prenne pas à Shin.

-Tu veux le voir?, s'enquit-elle. S'il ne te convient pas, il faudra passer commande.

A ces mots, elle se leva, attendant une réponse.

L'esprit de la Vie se mit à sourire, et sans savoir pourquoi Shin en fît de même, peut être que c'était à cause de cette impression que Shin avait d'avoir toujours connu Alice. C'est quelque chose d'étrange qu'elle seule dégageait, il savait qu'elle était sympathique sans l'avoir beaucoup vu, c'est vraiment quelque chose d'étrange mais c'est surement parce que c'est l'esprit de la Vie que ça lui fait ça.

Alice lui dis que faire apparaitre des livres n'était pas très impressionnant. * Bah quand même, voir ça en vrai c'est différent que de le voir à la télé. * En disant ces paroles elle lui ébouriffait aussi les cheveux comme on le ferait à un enfant.

-Eh ! J'avais presque réussi à me coiffé cette fois.

Il ne disait pas ça méchamment, au contraire c'était juste pour rigolé. Une fois qu'elle arrêta, Shin se secoua la tête comme le ferais un chien après être sorti de l'eau afin d'enlever les gouttes qui se seraient pris dans ses poils. L'effet fut celui espéré par Shin, ses cheveux se placèrent comme d'habitude, comme si il n'y avait rien eu. En fait, c'est de cette façon que Shin se coiffe tout les jours, c'est rapide et sans prise de tête, alors que d'essayé de bien se coiffé c'est tellement long, et surtout ce n'est pas intéressant, alors à quoi bon se cassé la tête tout les jours juste pour ça ?

Tout en examinant quelque chose, peut être les objets qu'elle possède, Alice se mangeait une mèche de cheveux, ce qui fit de nouveau sourire Shin. Et lui dit qu'elle trouva un objet correspondant au critère de Shin alors qu'elle relevait ses yeux. * De la foudre hein ? *

-C'est ironique que le katana soit de foudre nan ? Les éclairs je connais maintenant.

En finissant sa phrase Shin tira la langue gentiment à la Vie comme un enfant qui veut en taquiné un autre. Et oui, même s'il se rappelait de sa mort, il en rigolait. Shin possède un esprit insouciant, c'est surement grâce à cela qu'il accepta aussi bien sa mort, mais bon c'est aussi cet insouciance qui pourrait lui nuire un jour, seul l'avenir nous le dira. Revenons à nos moutons, pardon à nos morts, enfin notre mort y en a qu'un, bref, revenons y.

Alice lui demanda alors s'il voulait voir peut être sa future acquisition. Il s'empressa de répondre.

-Ouai ! Une arme magique ça doit être mortel à voir en vrai. Et puis ça change des armes classiques, je veut voir cette arme.

Elle s'était levé et Shin s'avança de nouveau vers elle, ses yeux brillant comme si un gosse venait de voir quelque chose d'absolument fantastique. Ah oui il adore les armes, alors imaginez pour lui une arme magique ce que ça représente. C'est le Graal, et encore plus si c'est un katana, les armes préférés de Shin, c'est d'ailleurs les seules armes avec lesquelles il s'est entrainé. * Je me demande comment réagirait le vieux s'il savait que je vais avoir une arme magique, il n'en croirait pas ses yeux, et il ferais encore le philosophe sérieux du genre "Les artifices ne remplacent pas la volonté." * C'était ce que le vieux avait dis lorsque Shin avait voulu faire explosé le bâtiment de l'Akuma avec une grosse fusée de feu d'artifice.

Enfin bon Shin était juste impatient de rencontrer cette arme de foudre...

Alice considéra le jeune homme avec attendrissement et amusement.

Un gamin, un vrai gamin. Son innocence était presque désarmante. Il était rare qu'un mort se montre aussi innocent, car les épreuves de l'existence laissaient toujours de vilaines traces sur les âmes. Or, la jeune femme n'en décelait que peu sur Shin, chose étrange compte tenu de son passé, mais rendant toutefois agréable sa compagnie.

La solitude était à la fois amie et assassine, la brune l'avait appris rapidement, et savait doser les moments où s'isoler était nécessaire. La folie la guettait lorsqu'elle passait trop de temps renfermée sur elle-même, elle en avait fait l'expérience, et elle n'appréciait pas cela outre-mesure...surtout pour les autres. Si ses "crises" de folie étaient rares chez elle, elles pouvaient cependant se révéler dangereuses autant pour son propre psychisme que pour ce qui l'entourait.

Aussi, la compagnie des quelques âmes qui peuplaient leur monde lui était douce et appréciable, tant pour son moral que pour son existence en général. La jeune femme ne se définissait pas spécialement comme "sociable", mais elle ne dédaignait pas passer un moment avec quelqu'un -et c'est pourquoi elle aimait un tantinet ses sorties dans le monde des humains, même lorsqu'il s'agissait du travail.

-C'est ironique que le katana soit de foudre nan ? Les éclairs je connais maintenant.

La réflexion du jeune homme sortit l'Ombre de ses pensées. Ses pupilles d'orage se teintèrent d'une indicible mélancolie et un sourire vague se peignit sur ses lèvres. C'était la partie de son travail qu'elle haïssait profondément. Destiner un être à devenir la pire des ordures, ou le destiner à une mort atroce, sans pouvoir intervenir ni changer quoi que ce soit, était une torture pour l'Esprit de la Vie.

Combien de fois avait-elle hésité, retenu sa main ne serait-ce qu'un instant, le fil iridescent de la destinée frémissant entre ses doigts tremblants, alors qu'une âme d'une opalescence innocente se tenait dans ses bras? Combien de fois avait-elle faillit renoncer à sa tâche? Bien trop pour qu'elle puisse les dénombrer. Mais elle ne pouvait se dérober à son devoir: c'était de ces Lois, avec un grand L, qu'on ne peut transgresser. L'une des Lois essentielles à l'Ordre du Monde.

-Ouai ! Une arme magique ça doit être mortel à voir en vrai. Et puis ça change des armes classiques, je veut voir cette arme.

L'air chaleureux d'Alice revint comme par magie, et elle lui fit signe de la suivre, se dirigeant vers l'immense porte d'acier qui gardait son arsenal. Elle déverrouilla tout d'abord l'épais cadenas, qui s'ouvrit avec un cliquetis sourd, puis fit glisser les deux grandes barres d'acier qui claquemuraient la pièce, les posant de côté comme si elles ne pesaient rien. Puis elle se tourna vers Shin, très sérieuse:

-Là-dedans, tu ne touches à rien sans mon autorisation. Absolument rien, même pas par curiosité, martela-t-elle. Les armes que je garde peuvent se montrer très dangereuses, et je n'ai guère envie d'un accident.

Sur ces mots, la jeune femme poussa le battant, fit entrer son client et referma derrière eux. Il valait mieux prévenir que guérir, comme elle disait souvent. Des globes de lumière pendus au plafond dispensaient une lumière douce, se reflétant sur l'acier qui recouvrait l'intégralité de la pièce.

La brune passa entre les présentoirs, tous munis de gros anneaux verrouillables visiblement destinés à retenir des choses puissantes. Certains étaient vides, d'autres présentaient quelques objets qui frémirent à leur passage. Une paire de bracelets en bronze se mit à rougeoyer quand l'Ombre et Shin passèrent devant, mais l'Esprit de la Vie de leur prêta pas attention. Elle se posta devant un présentoir où se trouvait le fameux sabre, entravé comme les autres armes magiques.

-Le voilà.

Elle espérait que Shin se souviendrait de son ordre de ne rien toucher. Le katana se mit à crépiter d'étincelles, et une légère odeur d'ozone se répandit, comme si un orage couvait. L'arme en soi était magnifique, dotée d'un fourreau de bois ornementé d'ivoire, les incrustations représentant des nuages, et une poignée recouverte d'un cuir émeraude légèrement patiné, signe que l'objet avait déjà servi.


[je te propose ici l'arme présentée dans l'inventaire de la boutique ^^]

* Ah Mer** j'ai encore fait une bourde... * Bah oui Shin, encore une fois tu as parlé trop vite et sans réfléchir. Ainsi encore Shin avait fait une erreur, il le comprit à la réaction de la Vie qui n'était pas du tout celle espérée, lui pensait détendre l'atmosphère avec cette phrase mais il s'était bien planté. A la place d'un rire, Shin reçu à peine un sourire doublé d'une émotion visible dans les yeux d'Alice qui est loin de la joie que Shin espérait suscité.

Seulement il ne voulait pas revenir là dessus, pensant avoir fait bien assez de bourde pour la journée. Il lui dit alors qu'il aimerait voir l'arme en question et peut être l'acheté par la suite. Lorsqu'il vit que l'Ombre fut de nouveau joyeuse, comme si il n'y avait pas eu de malaise juste avant, il ne pu s’empêcher de sourire tout en la suivant lorsque celle-ci lui fit un signe.

-Là-dedans, tu ne touches à rien sans mon autorisation. Absolument rien, même pas par curiosité, martela-t-elle. Les armes que je garde peuvent se montrer très dangereuses, et je n'ai guère envie d'un accident.

C'était ses instructions pour que Shin puisse entré derrière l'énorme porte, il était d'ailleurs stupéfait de voir comment cette porte était fermée : deux grosses barres en métal, acier ou fer un truc du genre, il ne le savait pas, mais c'était quelque chose qui devait pesé très lourd et pourtant Alice l'avait soulevé comme si de rien n'était. * Elle doit avoir une de ces force, on ne dirait pas pourtant, vaut mieux ne pas l'énervé alors. * Puis elle ouvrit la porte et laissa Shin passa, il toqua contre la porte lorsqu'il passa à coté, se disant qu'elle était très épaisse, mais aussi très dur, et encore une fois la Vie arrivait à la déplacée comme si c'était une porte normale.

Shin observait la pièce, se méfiant un peu, elle était entièrement faite du métal que la porte, par endroit on pouvait voir de légère marques. * Quelqu'un s'est battu ici on dirait, mais les marques ne sont pas les mêmes, ils étaient plusieurs ? * Il n'osait pas demandé à Alice ce qu'il se passait ici, avec sa mise en garde, il valait mieux ne pas trop fouillé dans cet endroit.

Alice avança, suivi de Shin, entre les présentoirs de la pièce, il observait partout, remarquant les anneaux qui y étaient placés, et surtout les différents objets qui tremblait lorsqu'ils passaient devant. * Qu'est-ce que c'est que ça ? C'est quoi cet endroit ? * Des bracelets en bronze eurent un effet étrange lors du passage de la Vie, en effet ils "s'illuminèrent" en rouge, comme quelque chose qui allait explosé. Shin était tellement intrigué qu'il s'en approcha. * C'est bizarre ce truc là, ça fait quoi si je le touche ? * Ah oui Shin à la fâcheuse habitude d'oublié lorsqu'on lui dit quelque chose d'important, ou plutôt il a du mal à resté concentré dessus et du coup se disperse lorsque quelque chose l'intrigue. Il approcha alors doucement son index vers les deux bracelets qui rougeoyaient de plus en plus...

-Le voilà.

Shin ramena vite ça main par peur, comme lorsque l'on surprends en effet qui allait faire une bêtise. Ce n'est que lorsqu'il regarda Alice qu'il comprit la phrase qu'elle venait de prononcé. Il avança vite, en trottinant à demi pour arrivé au niveau d'Alice.

Il regarda dans la même direction qu'Alice et vit un katana qui relâchait quelques étincelles par sa lame. En soit l'arme n'était pas moche, bien au contraire, mais elle n'était pas du gout de Shin. Ah oui il est difficile le monsieur, pourtant cette arme a tout pour plaire, faite de différentes matières qui s'alliaient merveilleusement bien, c'était vraiment une arme magnifique, mais il y avait ce petit quelque chose qui empêchait Shin d'être complétement satisfait de cette arme.

-T'as que celui là comme Katana ? Non pas que je ne l'aime pas mais bon, j'aimerais voir tout ce qu'il y a avant de me décidé.

A ces mots, l'arme dû être vexée, en effet les étincelles était bien plus important maintenant, et lorsque Shin le remarqua il eu juste le temps de se baissé avant qu'un éclair ne vienne frôlé sa tête. * On dirait qu'elle à réagi à ce que j'ai dis... * Il se redressa alors, se tournant vers Alice.

-Dis moi, ces armes ont une sorte d’âme ou un truc du genre ?

-T'as que celui là comme Katana ? Non pas que je ne l'aime pas mais bon, j'aimerais voir tout ce qu'il y a avant de me décidé.

En réaction à la réponse de Shin, le sabre cracha un éclair qui rasa le crâne du jeune homme. Alice donna un coup sec sur le fourreau de l'arme en guise de réprimande, sévère. Ce que ces objets pouvaient être susceptibles, des fois! En particulier celui-ci, qui possédait un sens très aigu de l'honneur...

La jeune femme répondit cependant:

-Chaque arme conservée ici est unique. Elles n'ont aucun doublon: ce sabre est donc le seul que je possède.

Son expédition pour le récupérer avait été périlleuse. Conservé dans un trésor impérial et donc classé au patrimoine japonais, il n'était donc pas question de l'acheter. Cela aurait été impossible, et l'activité magique de l'objet commençait à être trop forte pour que l'Esprit de la Vie la laisse dans le monde des humains. Elle l'avait donc volé...et toutes les alarmes s'étaient déclenchées au moment où elle disparaissait avec le sabre.

Sans compter que l'arme s'était déchainée sur elle, la foudroyant sans sommation, et elle avait peiné à lui faire entendre raison. Une bataille dont elle se souviendrait longtemps.

-Dis moi, ces armes ont une sorte d’âme ou un truc du genre ?

L'Ombre réfléchit un instant, et secoua la tête:

-Une âme? Je n'irai pas jusqu'à dire ça.

Le mot âme était un terme très fort, que les humains utilisaient souvent à tort et à travers. Ce terme signifiait bien plus que ce qu'on lui accordait: une âme impliquait une conscience, une capacité à construire une réflexion sensée, et un destin...entre autres. Une âme était tellement de choses...

-Je dirais plutôt que ces armes ont une sorte de conscience. Mais pas au-delà de ça.

Alice observa à la ronde les quelques armes qu'elle possédait. Peu, mais bien assez pour qu'elle se sente un peu fière: acquérir chacun de ces objets avait été laborieux, la lutte pour les éduquer un tant soit peu avait été dure, mais le résultat était là. Au moins ces artefacts ne menaçaient-ils plus les humains de leur puissance. Elle se tourna à nouveau vers Shin:

-S'il ne te convient pas (un éclair frôla sa joue) -ho! ça va, toi, hein!- je peux en forger un et y intégrer un sort de foudre. C'est une alternative possible.

Pensive, elle calcula rapidement le prix que devrait y mettre le garçon et se gratta la joue. Toute commande coûtait plus cher qu'un objet déjà présent dans le magasin...

-Bon, en toute honnêteté, je vais te parler de prix, annonça-t-elle. Le Sabre du Tonnerre vaut 120 osselets. Si tu passes commande, et donc que j'en fabrique un, ce sera 100 osselets de plus, et je ne fais pas de crédit. C'est à toi de voir...

Lorsque Alice lui dit qu'elle n'avait que ce sabre là, Shin baissa les yeux par tristesse et non par déception. Il était triste car il n'avait pas trouvé son arme, pire qu'un gosse qui n'a pas eu son cadeau à noël.

-Je dirais plutôt que ces armes ont une sorte de conscience. Mais pas au-delà de ça.

Et comme ils ont une conscience, Shin se mit à les voir plus comme des êtres vivants que des armes, ainsi s'il en "possédait" un, il aurait plus qu'un objet avec, ce serait un vrai compagnon de chaque instant. Cette pensée lui donnait encore plus envie de trouvé une telle arme, et les paroles d'Alice n’atténuait pas cette envie, bien au contraire, elles l'attisaient.

-S'il ne te convient pas... ho! ça va, toi, hein! Je peux en forger un et y intégrer un sort de foudre. C'est une alternative possible.

Shin vit un éclair frôlé la joue de la Vie alors qu'elle parlait. * Décidément, cette arme est vraiment susceptible, vaut mieux que je ne prenne pas celle là, mais comme Alice peut m'en faire une je ne vais pas refusé. * Il secoua alors la tête en signe d’acquiescement, mais lorsqu'elle lui dit le prix que Shin devrait payé, il tira une grimace. Ah oui 220 osselets ce n'est pas rien. Il hésita un petit moment, regardant le katana qui avait précédemment essayé de l’électrocuter.

Mais quelques secondes de réflexion lui suffire, il regarda de nouveau Alice droit dans les yeux.

-Alice, s'il te plait, forge moi un katana de foudre.

Il eut juste le temps de voir du coin de l’œil un autre éclair qui lui fonçait dessus, il se jeta au sol pour l'éviter, se retrouvant au pieds d'Alice. * Il ne m'aime vraiment pas celui là... *

Il se releva doucement, se trouvant juste devant Alice et la regarda dans les yeux inconsciemment, et encore une fois il se perdit dans ses yeux d'orage. (Oui encore, il doit être un fétichiste des yeux des Ombres, ou alors c'est un effet de leur yeux qui fait ça à tout le monde^^)

Puis il cligna des yeux et se dépêcha de regardé ailleurs, un peu honteux de ce qui venait de se passé. Mais il reprit très vite afin que ça ne se voit pas.

-Si ça ne te gène pas on va sortir de là sinon je crains pour ma santé.

Il dit ça tout en souriant et en observant le sabre au cas où celui-ci aurait de nouveau envie de lui envoyé un coup de jus.

Alice laissa le temps de réfléchir à Shin. Le prix était conséquent, mais c'était celui à payer pour obtenir une arme de la même qualité entièrement fabriquée. C'était loin d'être une chose aisée, c'était même dangereux car la moindre petite erreur pouvait engendrer des dégâts ou tout simplement tout faire rater.

-Alice, s'il te plait, forge moi un katana de foudre.

La jeune femme tendit vivement la paume, interceptant l'éclair qui se dissipa avec un sifflement au contact de sa peau. Elle décocha un regard dur au sabre, mécontente, puis secoua vaguement la main dont la légère brûlure s'estompait déjà. Décidément, il allait falloir qu'elle mette les points sur les i et les barres sur les t avec cette arme.

Au moins le garçon s'était-il vite décidé. Elle allait donc devoir se mettre rapidement au travail, si elle voulait que sa création soit...exemplaire. Forger n'était pas une chose qu'elle faisait tous les jours, et incorporer un sort conscient à sa création serait ardu: un véritable challenge qui l'amusait beaucoup.

Elle n'allait pas s'ennuyer.

Elle remarqua soudain que Shin la fixait, et eut un vague sourire. Son regard avait tendance à aimanter un peu tout le monde, le jeune humain ne faisait pas exception. Heureusement, il se reprit.

-Si ça ne te gène pas on va sortir de là sinon je crains pour ma santé.

La jeune femme sourit, amusée, et lui indiqua la sortie:

-Bonne idée. Même si tu n'es pas réellement en danger, puisque je suis là.

Elle sortit, refermant la lourde porte une fois le garçon à l'extérieur, repoussant toutes les sécurités. Un brin paranoïaque, peut-être, mais elle ne tenait pas à ce que les artefacts s'échappent. Qui sait ce qu'ils étaient capables de faire. Il valait mieux prévenir que guérir, et en l'occurrence, comme c'était elle qui guérissait, elle préférait ne pas avoir de travail supplémentaire sur les bras.

Puis la jeune femme se glissa derrière le comptoir, sortit un carnet de bons de commande et remplit l'un des feuillets cartonnés.


Une fois la carte couverte d'une écriture pleine d'arabesques, elle la détacha et la donna à Shin:

-Voilà, ne la perd pas. Reviens d'ici une semaine.

-Bonne idée. Même si tu n'es pas réellement en danger, puisque je suis là.

Ce fut les derniers mots prononcés dans la remise, puisque Shin ne voyait pas l'utilité de répondre. Il savait bien que l'esprit de la Vie l'aurait protégé, mais s'il pouvait ne pas dépendre d'elle avec les armes magiques ça serait tant mieux étant donné qu'il en aurait bientôt une normalement.

Ainsi ils sortirent, Alice devant pour ouvrir et refermé a lourde porte, elle remis d'ailleurs les deux barres et le cadenas pour la sécurité. * C'est pas un peu trop ? Déjà que toute les armes sont cadenassés. D'accord elle sont dangereuse, surtout ce sabre, mais bon là c'est peut être un peu trop. Enfin bon ce n'est pas mes oignons c'est elle qui voit. *

Pendant qu'Alice se plaça derrière le comptoir, Shin lui se mit en face d'elle, de l'autre coté de ce même comptoir. Après avoir écrit quelque chose sur une feuille, elle lui tendis. C'était un bon de commande pour l'arme de Shin, il l'a lu assez vite. * La maison se désengage de tous les risques ultérieurs au paiement de la commande ? En gros si on se fais défoncé par nos armes c'est pas son problème, enfin si elle fera l'infirmière. * Shin imagina alors Alice dans une tenue d'infirmière et ça le fit sourire.


-Voilà, ne la perd pas. Reviens d'ici une semaine.

Il lui sourit avant de lui dire.

-Au pire si je le perds tu sais que c'est moi qui ai commandé ce sabre. Ah moins que tu vas faire la méchant et faisant semblant de ne pas me connaitre.

Shin lui tira la langue tout en lui souriant, une réaction un peu enfantine mais amicale. Shin aimait bien agir comme un enfant parfois, il n'aimait pas les gens trop sérieux. Enfin bon il ouvrit la porte et parti en levant la main en direction d'Alice en signe d’au revoir.

-Salut Alice, à la semaine prochaine.




Une semaine s'était écoulé depuis que Shin était entré dans le magasin d'Alice. Ce qu'il a fait pendant cette semaine ? Il est parti dans des plaines assez loin de la ville, et il avait commencé à s'entrainer, environ une heure par jour, car le reste du temps il restait allongé sur l'herbe, profitant du paysage, du soleil, et surtout du fait que le vieux ne lui gueulait pas dessus pour qu'il s'entraine.

Le soir il dormait à la belle étoile, profitant de la lumière de la lune et des étoiles pour réfléchir. Ce calme était si bon, même s'il adore se battre, les moments calme comme ceux là, des moments où rien n'avait d'importance sont des moments qu'il aime privilégié afin de réfléchir aux différentes choses qui se passent.

Ainsi donc au bout d'une semaine Shin reparti vers la ville afin de rencontré Alice et si possible d'obtenir son arme qu'il attendait impatiemment. Il se dirigea alors en marchant vers la ville, mais plus il s'en rapprochait plus il se mit à aller vite et à la fin il courait.

Il ouvrit alors la porte de l'Antre magique avec une grande violence, il ne l'avait pas fais exprès mais avec la vitesse à laquelle Shin courait il n'avait pas pu s’arrêter à temps.

-Alice !! C'est moi je suis de retour ! T'es là ?

Il avait gueulé cette phrase sans regardé si Alice était présente ou non dans la pièce...

Une semaine.

Un laps de temps très court, qui avait passé bien plus vite qu'elle ne le pensait.

Une semaine à parcourir le monde des humains et celui des morts. Une semaine, dont trois jours qu'elle avait passé à observer un grand forgeron japonais, maitre dans l'art de forger les katanas. Bien entendu, Alice s'était faite invisible, indécelable, mais elle ressentait encore la chaleur sur sa peau et les chocs répétés sur l'acier qu'on met en forme, petit à petit.

Elle avait regardé. Avec une attention et une immobilité proche de la statue. Attentive, elle était restée quasiment immobile ces trois jours durant, avec une patience dont les humains seraient incapables. Ensuite, elle s'était procurée tous les matériaux nécessaires pour fabriquer le duplicata du sabre qu'elle possédait déjà, et était rentrée dans son monde.

Là, enfermée dans l'arrière boutique momentanément transformée en forge, la brune s'était mise au travail. Quatre jours, sans interruption, à frapper le métal, le former, le refroidir en le plongeant dans l'eau...quatre jours le visage au-dessus des flammes, rougie par la chaleur, les sourcils roussis, les muscles implorant grâce à force de manier des outils pesants et de reproduire des gestes répétitifs. Quatre jours à suer, à se brûler les doigts malgré les gants qu'elle portait.

L'Esprit de la Vie avait passé une semaine épuisante. Une semaine de pur bonheur. Elle n'avait pas le temps de s'ennuyer, et adorait ça. De plus, son isolement lui avait permis de se concentrer sur son travail. La jeune femme observa le sabre, dont le fil aiguisé à la perfection luisait à la lumière des flammes. L'arme terminée, posée sur un plan de travail, luisait doucement, des filaments électriques d'un blanc bleuté parcourant la surface de la lame.

Capturer la foudre avait été la partie la plus difficile et la plus dangereuse. Pour cela, elle avait extrait de sa réserve un ancien sort électrique, devenu semi-conscient au fil des années, qu'elle avait libéré d'un seul coup. La puissance de l'orage qui avait suivi avait ébranlé la ville. Mais la jeune femme était parvenue à ses fins: le sort avait été absorbé par la lame encore bouillante, qui s'était aussitôt nimbée d'une lueur aveuglante. Alice avait aussitôt soudé la garde à la lame et, à l'aide d'un stylet aiguisé, avait gravé une série de symboles sur le plat de l'acier, piégeant ainsi la foudre.

Il ne lui avait plus resté qu'à refroidir et aiguiser le sabre.

La brune s'essuya le front et aspergea le feu avec le reste de sa bassine d'eau, l'éteignant dans un sifflement assourdi. Puis elle rangea le sabre dans son fourreau, et la lueur des éclairs s'éteignit. Le léger bruissement qu'elle ressentait dans son esprit se dissipa, et elle sourit: du bon boulot, l'arme s'"endormait" dès qu'on la rengainait.

-Alice !! C'est moi je suis de retour ! T'es là ?

L'interpellée sourit légèrement. Pile en temps et en heure.

Elle se redressa et sortit de l'arrière-boutique, le sabre à la main. La lumière de l'extérieur lui fit plisser les yeux. Elle n'était pas très fraiche: son immense chevelure était ramassée dans un gros chignon, les quelques mèches n'étant pas retenues pointaient dans n'importe quel sens. Sa tenue, composée d'un débardeur noir, d'un pantalon de cuir brun, de bottes et de longs gants en cuir épais pour protéger sa peau, était couverte de traces noires dues au feu. Ses sourcils avaient été un peu roussis par la chaleur, et sa joue gauche portait la marque d'une coupure récente, résultat d'un éclair qui l'avait frôlée d'un peu trop près.

Malgré cela, un sourire illumina son visage lorsqu'elle posa le sabre sur le comptoir:

-Voici ta commande, comme promis.

Spoiler:

Après avoir gueulé, Shin regarda dans la pièce mais ne trouva pas Alice. * Tiens, elle n'est pas là ? Attends remarque c'était ouvert elle est peut être derrière. * Shin observa alors rapidement la pièce, rien n'avait changé depuis sa dernière visite, toujours de la poussière sur les étagères en plus des cloches en verres.

-Alice t'aurais pu nettoyé un peu... Il dit cette phrase à voix basse plus pour lui qu'autre chose.

Puis la porte du fond s'ouvrit et Alice en sorti, Shin se rapprocha un grand sourire en lèvres. Puis il remarqua les quelques mèches fuyardes s'échappant dans tout les sens qu'elle n'avait pas attrapé avec son chignon. Ensuite il observa sa tenue, et en lui souriant il lui dis.

-Bah alors Alice ? On devait se voir aujourd'hui et tu ne te fais pas toute belle pour moi ?

Rien de méchant là dedans, juste une de ses habituelles envie de chieur professionnel de taquiné quelqu'un, en l’occurrence ce quelqu'un ici c'est Alice, mais bon comme on dis "qui aime bien châtie bien". Puis il vît ce que la Vie tenait dans sa main, il resta muet quelques secondes, son sourire ayant disparu pour faire place à de la stupéfaction.

-Est-ce que c'est le mien ?

Alice lui souriait et posa l'arme sur le comptoir. Shin regarda l'arme encore rengainée, un fourreau noir, une garde en croix et sa tsuka est formée de bandes alternativement de noir et de rouge. Sans en voir la lame, c'était une belle arme. Lorsque Alice lui confirma que c'était bien sa commande, Shin le regarda avec de grands yeux de bonheur, comme lorsqu'un enfant à le jouet qu'il veut à noël. Il prit alors les deux mains gantelet d'Alice en la regardant dans les yeux.

-Oh merci beaucoup Alice, t'es la meilleure !

Cette fois Shin n'eut pas le temps de se perdre dans les yeux gris de l'Ombre qu'il pris le Katana et s'éloigna du comptoir avec en continuant de faire face à Alice.

-Je peut ?

Par cette simple question il voulait savoir s'il avait l'autorisation de la Vie de dégainait le katana qu'il tenait entre ses mains. Mais en la regardant il remarqua une marque sur sa joue, comme si on l'avait coupé. Pensant que quelqu'un l'avait attaqué, il la regarda dans les yeux, son sourire ayant disparu, et faisant place à un début de colère.

-Alice... Cette marque sur ta joue ? Qui t'as fais ça ?

Bien qu'il ne la connaissais que depuis peu, Shin avait un profond sentiment d'amitié envers Alice, non pas parce qu'elle est l'esprit de la vie mais bien parce qu'elle rigolait bien avec lui et qu'elle était la première à lui avoir parlé dans ce monde.

Alice rit de bon cœur devant la réaction de petit garçon devant le Père Noël qu'avait Shin. Elle était ravie que son travail provoque une telle satisfaction et un tel émerveillement. Les humains innocents se faisaient si rares...le dernier qu'elle avait rencontré remontait à plusieurs siècles.

La brune s'accouda au comptoir, le laissant tranquillement découvrir le sabre. Shin ressemblait à un petit enfant, si bien qu'elle eut envie de lui faire un câlin tant sa bouille était mignonne. Elle se secoua mentalement: ce n'était pas le moment de faire preuve d'instinct maternel!

-Je peut ?

-Evidemment, sourit la jeune femme. Il n'avait pas besoin de son autorisation, après tout cette arme était la sienne à présent!

Puis elle constata que le garçon l'observait soudain avec insistance, et elle haussa un sourcil. Elle s'apprêtait à poser une question mais Shin la prit de vitesse:

-Alice... Cette marque sur ta joue ? Qui t'as fais ça ?

L'Esprit de la Vie sentait sa colère, tourbillon brûlant qui lui laissait un arrière-goût métallique sur la langue, saveur semblable à celle du sang. Son visage était si sérieux qu'elle en fut étonnée: elle le reconnaissait à peine, tout d'un coup... Cependant, elle sourit et agita la main pour le rassurer:

-Cette peccadille? C'est rien. (Elle ajouta, constatant que le jeune homme ne serait peut-être pas si facilement convaincu) J'ai dû libérer totalement un sort pour intégrer la foudre à ton arme. Ca fait toujours un peu de dégâts.

Alice hérissa doucement les cheveux de Shin -c'était devenu une habitude, décidément- et sourit avec gentillesse. Bien peu de personnes s'étaient inquiétées d'elle durant sa longue existence -du moins du plus loin qu'elle s'en souvenait- et la prévenance du jeune humain et d'Azaria, sa petite protégée, étaient un baume pour son cœur fissuré par son manque de confiance en elle.

Bien qu'elle donnât l'impression du contraire, la jeune femme était assez peu sûre d'elle et était fragilisée par sa mémoire incomplète. Sa vivacité naturelle était un rempart contre l'incertitude qui la rongeait régulièrement, et elle vivait l'instant présent dans le but d'empêcher tout apitoiement sur elle-même. La gentillesse des âmes qu'elle avait personnellement accueilli -pour l'instant, depuis la disparition d'Abelia, Shin et Azaria- l'apaisait.

Par ailleurs, l'absence de son alter-ego, Abelia, la rendait un tantinet triste. L'Esprit de la Mort avait certes beaucoup à faire, mais c'est à peine si la brune avait vu son ombre... Se secouant, elle se concentra sur la situation actuelle. Pas question de se perdre dans ses souvenirs.

Elle désigna le sabre de l'index:

-Qu'attends-tu pour le dégainer, petit curieux?

Ah oui voilà un autre aspect de Shin que vous ne connaissiez pas encore mes amis. Je vous avez prévenu que Shin est quelqu'un d'impulsif, par là je voulais dire qu'il peut se mettre en colère d'un seul coup. Bon après il peut se calmé très vite selon les circonstances, donc bon notre petit brun est un peu lunatique (mais oui juste un peu).

Enfin bon, comme Alice commença à lui dire que ce n'était rien sa marque, Shin n'était pas rassuré pour autant, pensant toujours que quelqu'un s'en était pris à elle. Puis elle lui dis que c'était à cause du sort du foudre qu'elle inséra dans l'arme qu'il tenait dans ses mains.

Shin regarda son arme ne sachant quoi dire, sa colère avait disparu (Ah bah oui je vous avait dit qu'il est lunatique) pour laissé place à un sentiment de confusion. Il se sentait responsable de ce qui était arrivé à Alice, car s'il ne lui avait pas demandé de créer ce katana elle n'aurait pas été blessé par l'éclair.

Elle le décoiffa de la même façon que la  semaine précédente, pour le peu qu'il était coiffé, et lui sourit. Shin se sentait désolé à propos de la marque que Alice avait reçu mais il lui sourit aussi afin de passé à autre chose. * Même si je m'excuse ça ne changera pas le passé et je ne suis pas sur qu'elle les acceptes de toute façon...*

-Qu'attends-tu pour le dégainer, petit curieux?

Ce fût les mots qui sortirent Shin de ses pensés pendant que la jeune femme lui désignait le katana qu'il tenait. Il la regarda en souriant, soulevant l'arme devant lui, à l'horizontale, la main gauche sur le Saya (le fourreau) et la main droite sur la Tsuka (la poignée). Il regarda son sabre quelque secondes, comme s'il hésitait.

-Fais gaffe à ne pas te refaire touché Alice.

Puis Shin dégaina vite le sabre, il senti la foudre de son arme parcourir son corps, celle-ci n'était pas douloureuse cependant. Elle passait tranquillement le long de son corps, arrivant jusque dans ses cheveux. Les éclairs de la lame se mirent à s'échappés dans tout les sens, et une particularité que Shin remarqua c'est que ces éclairs étaient blancs, plusieurs le frôlèrent d'ailleurs, mais il était trop surpris par la puissance de l'arme pour bougé. Il se ressaisit et posa le Saya par terre, prit son arme à deux mains et observa la lame, elle était magnifique, une lame sombre et un tranchant couleur métal, il y avait aussi des inscriptions sur la lame rendant l'arme plus unique encore qu'elle ne l'est.

-Je crois qu'entre toi et moi c'est le coup de foudre.

Shin était vraiment conquit par l'arme, Alice avait dû bossé comme une damné pour pouvoir lui forgé une telle merveille, elle montait plus encore dans son estime bien qu'il ne la connaisse pas encore suffisamment. Il regarda alors Alice avec de grands yeux émerveillés.

-Alice t'as fais un boulot formidable ! Merci pour tout elle déchire cette arme.

L'arme semblait réagir, les éclairs se stabilisant tout autour de la lame, comme si elle s'était calmé avec les paroles de Shin. Peut être qu'elle l'acceptait, elle était en tout cas beaucoup moins agressive que celle qu'il avait vu la semaine d'avant. L'avenir nous dira si ce sera toujours le cas où si Shin se fera électrocuté par son arme.

-Alice t'as fais un boulot formidable ! Merci pour tout elle déchire cette arme.

L'interpellée émit un léger rire:

-Mais de rien. C'est la moindre des choses de fournir de la qualité...

Eh oui, bien que la jeune femme soit bien plus vieille que la Terre elle-même, ce n'était pas pour cela qu'elle n'avait aucune notion de ce qu'était le "business". Notion proprement humaine mais ô combien utile. L'Esprit de la Vie avait bien vite appris comment gérer sa boutique, et s'en tirait plutôt bien selon elle. Sans compter qu'elle allait chercher ses "marchandises" elle-même.

Ses nombreuses sorties sur Terre s'avéraient utiles, après tout. Sans cela, la brune aurait bien du mal à renflouer les stocks de sa boutique, bien qu'ils ne soient pas très étendus vu le peu de clients qu'elle avait en général. Elle n'avait pas non plus à proprement parler besoin d'argent, bien qu'elle préférât -sans doute par un souci d'éthique- payer ce qu'elle "empruntait" chez les humains.

Le gouvernement japonais n'était toujours pas parvenu à s'expliquer le tas de lingots d'or apparu à la place du Sabre du Tonnerre. Ce qui, toutefois, ne les avait pas empêchés d'encaisser la mise. Après tout, c'était fait pour ça, et Alice aurait été franchement étonnée qu'ils refusent une telle somme à portée de main, connaissant la cupidité naturelle des humains.

-Ne t'en fais pas, ton arme est plus jeune, donc moins belliqueuse que celle qui se trouve dans ma réserve. Elle devrait t'obéir assez sagement, quand tu auras appris à la maitriser.

Que son travail plaise était toujours appréciable, et vu la semaine d'enfer qu'elle avait passée, elle aurait été vexée que Shin n'y trouve pas son content. Elle avait hâte de voir ce que deviendrait cette arme une fois maitrisée par ce garçon...ça promettait d'être intéressant.

La brune tapota le comptoir du bout de ses doigts gantés, un sourire légèrement "Chat de Cheshire" aux lèvres, et dit joyeusement:

-Et maintenant, les affaires restant les affaires, ce sera 220 osselets tout rond.


[tu fais un dernier post et je locke le sujet ^^]

Shin écoutait Alice pendant que celle-ci lui expliquait pourquoi l'arme ne l'avait pas agressé comme l'autre. C'est plus simple si elle est moins belliqueuse se disait-il, au moins il n'aurait pas à trop s’inquiéter de se faire électrocuté par sa propre arme. C'était un nouveau point positif pour cette arme mais surtout pour Alice, qui avait en une semaine à peine, réussi à créer une magnifique arme magique, possédant un caractère beaucoup moins belliqueux que celle présente dans la remise.

Alice avait vraiment créer une arme parfaite selon Shin, il lui en était reconnaissant comme ce n'est pas permis. Il allait pouvoir s'entrainer de nouveau et se surpassé, de plus il avait un compagnon de chaque instant dorénavant. Il deviendrait aussi bien plus fort lorsqu'il arriverait à maitrisé la formidable puissance magique de cette arme de foudre.

Puis Alice reprit son rôle de vendeuse alors qu'elle tapotait avec ses doigts le comptoir, un étrange sourire s'était dessiné sur ses lèvres pendant qu'elle expliquait à Shin qu'elle attendait son argent pour ce dur labeur. * Elle semble bizarrement contente que je la paye, son sourire à quelque chose de... malicieux, comme si elle s’apprêtait à me faire un sale coup. Oh tu réfléchis trop Shin, c'est Alice, elle ne te feras rein de mauvais, elle attends juste ses sous. Et c'est le moins que tu puisse lui donné vu le travail qu'elle a fourni pour te créer cette arme. *

Shin se baissa pour ramassé le saya qui était au sol et rengaina son sabre, les éclairs disparurent au fur et à mesure que la lame du katana se cachait dans l'emplacement lui étant prévu. Il garda alors le sabre à la main gauche en le tenant par le saya. Il trouverait un autre jour où l'accroché et avec quoi. Puis il fouilla dans son manteau, dans une poche intérieur située sur la gauche, en face du cœur, et il sorti une bourse assez épaisse qu'il posa sur le comptoir.

-Tiens Alice, je les ai préparé à l'avance juste pour toi.

Il lui fit un clin d’œil en finissant sa phrase. Puis il fit le tour du comptoir en passant par la partie amovible qu'il souleva, se rapprochant d'Alice. Il l'a pris dans ses bras et ajouta.

-Merci pour tout ce que tu as fais Alice.

Ahlala il ne pouvait pas s'en empêché, il n'est pas possible. Il est "accro" aux câlins on pourrait dire, et encore plus s'il peut en faire à une jolie fille, alors c'est sur qu'en faire un à Alice il n'allait pas se privait. Il la lâcha quand même au bout de plusieurs secondes, pauvre Alice, puis il repassa par la partie amovible du comptoir et se dirigea cette fois vers la porte. Il leva de moitié son bras en l'air au moment où il ouvrit la porte pour faire signe à Alice tout en la regardant du coin de l’œil.

-A plus ma gentille Alice !